LA TRANSPLANTATION

La transplantation rénale est l’alternative à la dialyse en cas d’insuffisance rénale terminale. En France, 30 000 patients vivent avec un greffon rénal. D’après le rapport de 2009 du «Réseau Épidémiologie et Information en Néphrologie» REIN de l’Agence de Biomédecine, il y a eu 2 750 greffes de rein en France, et 7 272 patients étaient sur la liste d’attente.

Comment ça marche ?

La greffe de rein consiste à «brancher» un rein dans le corps du patient. Le terme de branchement est approprié car l’intervention chirurgicale de la greffe de rein va consister à connecter l’artère du rein greffé sur une artère du receveur, la veine du rein greffé sur une veine du receveur et l’uretère (conduit qui amène l’urine du rein à la vessie) sur la vessie du receveur.

La place habituellement utilisée pour implanter le rein greffé est la fosse iliaque. Pour se repérer, elle est du côté droit, juste en dessous de la zone de la chirurgie de l’appendicite (Figure 8). en utilisant l’artère et la veine iliaque. C’est donc un acte chirurgical important et hautement spécialisé.

D’où vient le rein ?

Les greffons rénaux utilisés proviennent de deux sources. La plus importante (90%) est représentée par les reins prélevés chez des sujets en état de mort encéphalique à la suite d’un traumatisme crânien, d’un arrêt cardiaque réanimé ou d’un accident vasculaire cérébral.
La loi autorise les médecins à faire le prélèvement si le donneur n’a pas exprimé son refus de son vivant. En pratique, c’est la discussion avec la famille qui va permettre le prélèvement.
L’attribution du greffon sera faite à partir d’une liste d’attenteoù les receveurs potentiels sont inscrits après validation par l’équipe de transplantation qui demande un bilan très complet. Cette liste est nationale et gérée par l’Agence de la Biomédecine. Le choix est basé sur un ensemble de critères dont le groupage sanguin et la carte d’identité tissulaire appelé groupage HLA. Le délai d’attente est variable de l’ordre de 2 ans en moyenne.

L’autre source utilisée pour les greffons rénaux est le don vivant. Une personne peut donner un de ses reins à son enfant, ses frères et sœurs, plus rarement à un parent.
La loi dite de Bio-éthique a élargi la possibilité de dons d’organe extra-familial. Ce geste est une démarche très encadrée sur le plan juridique pour limiter le commerce d’organe. Le suivi des donneurs de rein n’a pas montré de conséquences néfastes du don sur le long terme. L’avantage est de pouvoir programmer la transplantation.

Quel est le traitement et le suivi d’un greffé rénal ?

Le risque de la transplantation est le rejet du greffon car le système immunitaire du receveur va reconnaître le greffon comme un corps étranger.

Le rejet se prévient avec des médicaments qui bloquent le système immunitaire. Les plus connus sont la cortisone et la ciclosporine. Ce traitement est à vie. Il est important dans les premiers mois car c’est dans cette période que le risque de rejet est le plus important. Il va être diminué par la suite mais le plus souvent, il ne peut être arrêté car le risque de rejet existe même à long terme.

Les complications de la greffe sont les infections et le risque accrus du cancer en raison de l’abaissement des défenses immunitaires. Les patients doivent donc être suivis régulièrement. Un greffon dure en moyenne 10 à 15 ans. Un patient peut être greffé plusieurs fois dans son parcours thérapeutique.

Est-ce que tout le monde peut être greffé ?

Malheureusement tout le monde ne peut pas être greffé. Car, pour l’être, il faut un cœur et des artères en bon état. De même qu’il ne faut pas avoir de cancer ou alors il faut attendre plusieurs années si un cancer a été guéri avant d’être inscrit sur la liste.
En pratique, on ne greffe pas ou très rarement les patients au-delà de 75 ans, car le rapport risque/bénéfice n’est plus favorable au-delà de cet âge.

Comment accéder à la transplantation rénale ?

En France, seuls les Centres Hospitaliers Universitaires (C.H.U.) sont habilités pour la transplantation rénale. Nous confions nos patients en vue de l’inscription sur liste de transplantation soit au Centre Hospitalier Lyon-Sud, soit au Centre Hospitalier Edouard Herriot, mais parfois également au Centre Hospitalier de Saint Etienne. C’est le patient qui choisit sur quelle liste d’attente il préfère être inscrit.